Salon International de l’Agriculture Pavillon IDF
Client : Région Île-de-France
Éditions gérées par Mademoiselle Barutaud : 2023, 2024, 2025
Raconter une terre agricole… là où on ne l’attend pas
L’Île-de-France, terre agricole ? L’idée surprend parfois. Et pourtant, la Région produit, transforme, cuisine, façonne, invente. Derrière la densité urbaine, les grands axes et les lignes de métro, il y a des champs, des fermes, des femmes et des hommes qui nourrissent et transforment.
C’est dans cet esprit que la Région Île-de-France participe chaque année au Salon International de l’Agriculture, avec un objectif clair : rendre visibles les savoir-faire franciliens. Et surtout, raconter une autre histoire de ce territoire trop souvent résumé à sa métropole.
Quand j’ai été sollicitée pour accompagner la Région sur ce projet, il ne s’agissait pas uniquement d’organiser un stand. Il fallait porter un récit identitaire fort, cohérent et visible, et créer un lieu de rencontre, de fierté et de découverte pour le public, les professionnels et les institutionnels.
C'est parti, je vous explique tout !
Un défi de fond et de forme
Chaque année, le pavillon régional se réinvente, au rythme des contraintes logistiques, des ambitions politiques et des réalités de terrain.
Le projet n’est jamais figé : les emplacements varient, les dimensions des îlots évoluent, les producteurs se renouvellent, les actualités régionales donnent le ton.
C’est une mécanique vivante, soumise à la loterie des plans, aux contraintes d’un salon immense… et aux attentes grandissantes des visiteurs.
En coulisse, cela implique de :
- Repenser l’agencement pour répondre à des objectifs multiples : institutionnels, pédagogiques, commerciaux et médiatiques
- Garder une cohérence malgré la diversité des exposants, pour rendre lisible une offre multiple
- Créer un parcours fluide pour le public, malgré un flux parfois difficile à canaliser selon les plans et les entrées du salon
- Anticiper les imprévus techniques, logistiques et humains pour assurer une fluidité constante, du montage au démontage, en passant par l’accueil des personnalités
C’est dans cette instabilité maîtrisée que mon rôle prend tout son sens. Même pas peur !
En tant que chef de projet indépendante, j'équilibre la balance entre les volontés politiques, les exigences techniques, les contraintes opérationnelles et les usages quotidiens du stand.
Traduire une vision en espace. Donner forme à une stratégie. Orchestrer les rythmes invisibles d’un lieu pensé pour vivre.

Un marché francilien en plein cœur du salon
L'art de contourner sa problématique : l’Île-de-France n’évoque pas spontanément l’agriculture ? Qu'à cela ne tienne, trouvons donc un code universel.
Le marché de producteurs, inspiré des marchés de village, s’est imposé comme une évidence pour faire goûter, flâner, rencontrer, et raconter autrement ce territoire.
Un espace à taille humaine mais aux multiples dimensions, pensé pour accueillir tous les publics et valoriser toutes les facettes de l’agriculture francilienne.
L’agencement s’articulait autour de plusieurs îlots (répartis sur environ 500m²) :
- Un pôle central institutionnel, véritable colonne vertébrale du stand : espace convivial de réception en mezzanine, salle de réunion au rez-de-chaussée, animations institutionnelles, épicerie, brasserie, cuisine professionnelle et une terrasse
- Quatre îlots départementaux, chacun porteur de ses producteurs et de ses animations
- Un îlot boulangerie, totalement fonctionnel, où le pain est pétri, façonné, cuit sur place, et raconté par les artisans eux-mêmes

*3D réalisées par le standiste Interaction Expo lors de l'édition 2023.
Les partis-pris créatifs étaient forts :
- Auvents de couleur pour une cohérence visuelle
- Bois brut et/ou teinté pour les comptoirs producteurs et institutionnels
- Étagères, paniers, accessoire, végétalisation… pour donner du souffle et de la générosité à l’espace
Chaque détail racontait une intention : authenticité, cohérence, accessibilité.

Un espace pensé pour tous les publics
Le pavillon a été conçu comme un lieu de passage, mais aussi comme un lieu d’ancrage.
Chaque typologie de public y trouvait sa place, son temps et sa voix :
- Le grand public déambulait, goûtait, échangeait. Les animations lui donnaient des clés pour mieux comprendre les enjeux agricoles locaux, les métiers, les produits.
- Les professionnels – agriculteurs, maraichers, éleveurs, artisans, producteurs, institutionnels – trouvaient des espaces de rencontre et de dialogue. L’occasion d’initier des partenariats, de faire découvrir leur travail ou de faire émerger des projets.
- Les partenaires – interprofessions, chambres consulaires, écoles, syndicats – bénéficiaient d’un espace d’expression modulable, au sein de l’îlot institutionnel.
- Les élus et représentants institutionnels étaient accueillis dans des conditions optimales pour leurs prises de parole, les temps protocolaires et les échanges avec les acteurs agricoles sur des questions d’actualité.
Et autour, il y avait ce public plus diffus mais essentiel : les journalistes, les influenceurs, les curieux, les fidèles… tous ceux qu’on ne peut pas toujours catégoriser, mais qu’il ne faut jamais négliger.
Des animations à la hauteur du récit
Pour incarner le positionnement du pavillon, nous avons mis en place une programmation riche et accessible, pensée comme un prolongement du marché et une valorisation vivante des savoir-faire :
- La boulangerie francilienne, installée dans un fournil reconstitué, voyait défiler chaque jour l’équipe des Boulangers et Pâtissiers du Grand Paris qui façonnaient, cuisaient et expliquaient leur métier en direct.
- Une cuisine professionnelle accueillait des démonstrations culinaires, orchestrées par les maîtres restaurateurs de la région et les fédérations des métiers de bouche (bouchers, charcutiers, éleveurs, confréries…). Chaque recette devenait un récit de filière.
- Les animations institutionnelles s'enchaînaient sur un espace dédié : tables rondes, démonstrations, débats, prises de parole des écoles agricoles, associations professionnelles, organismes de formation...
L’ensemble formait une scénographie vivante, avec l’appui d’un qizz autonome qui transformait la visite en expérience.

Une communication bien au-delà des murs du salon
L’un des enjeux majeurs du projet résidait dans sa visibilité globale, bien au-delà du Hall 3.
C’est pourquoi une stratégie de communication à 360° a été activée en amont, pendant et après l’événement :
- Une campagne d’affichage dans le métro parisien et dans la presse régionale (Le Parisien, magazines spécialisés)
- Des articles dédiés sur les sites web de la Région
- Une forte activation des réseaux sociaux : publications LinkedIn, reels Instagram, vidéos YouTube, relai sur X (ex-Twitter)…
- Des ambassadeurs choisis pour élargir la portée des messages et toucher de nouveaux publics : Miss Île-de-France, Youtubeurs, Influenceurs…
- Une mise en avant spécifique de la marque “Produit en Île-de-France”
- Et des goodies utiles et durables : bobs, décapsuleurs, brochures, kits pratiques, pensés pour prolonger l’expérience chez soi
L’objectif était clair : renforcer la notoriété du pavillon, mais surtout celle de ses acteurs. Mettre en lumière ceux qui font, ceux qui produisent, ceux qui incarnent.

Ce que le client a gagné
- Une présence affirmée au sein du salon, avec un défi de gestion d’un emplacement parfois excentré
- Une valorisation visible et concrète des producteurs et artisans franciliens
- Des exposants satisfaits, fiers d’avoir été mis en valeur, souvent récompensés (médailles au Concours Général Agricole)
- Une image renouvelée de l’Île-de-France : inventive, productive, conviviale
- Une dynamique de réseau renforcée entre les départements, les institutions, les filières, les métiers
- Une visibilité démultipliée, portée par la presse, les réseaux, les relais partenaires et les visiteurs eux-mêmes
Une transition plus responsable, pas à pas
Derrière les stands et les animations, il y a aussi des convictions.
Celles de la Région. Celles que je partage.
Depuis 2023, nous avons engagé une réflexion sur la responsabilité de ce type d’événement :
- Repenser la fin de vie des stands et du mobilier
- Mutualiser certains achats comme les goodies (moins de commandes, moins de transport)
- Sensibiliser à la gestion des denrées alimentaires non consommées
- Travailler avec des prestataires engagés sur la réutilisation, le recyclage, la modularité des structures
Chaque édition voit progresser les indicateurs :
- 2023 : 20 % du stand récupéré par les exposants
- 2024 : 35 % de réemploi + optimisation logistique des commandes
- 2025 : objectif 55 % de réutilisation, et réduction de 50 % des goodies
Responsabilité ne veut pas dire renoncement. Cela veut dire cohérence, anticipation, amélioration.

Le rôle de Mademoiselle Barutaud
Mon accompagnement s’est articulé autour de plusieurs volets, tous essentiels pour faire de ce pavillon un projet fluide et ambitieux :
- La compréhension du brief, des attentes politiques comme opérationnelles
- La coordination des prestataires et l’orchestration des séquences logistiques
- La gestion du rétroplanning et la co-construction des temps forts
- La présence terrain, pour absorber l’imprévu, fluidifier les prises de décision et faciliter le quotidien des équipes
- Le bilan post événement, pour mesurer, ajuster et préparer l’édition suivante
Et au-delà des missions formelles, il y a ce que j’apporte : un regard stratégique, une connaissance du terrain, une capacité à traduire une intention en réalité concrète.
À penser à la fois la grande image et les petits détails.
À faire le lien entre la Région, les organisateurs salon, les prestataires, les producteurs, les services institutionnels, les équipes événementielles et de communication…
**L'ensemble des photos ont été prises par la Région Île-de-France